mercredi 23 janvier 2013

Réunion du 22 Janvier : Réflexions autour de la communication avec nos enfants

Salam Alaykom, Bonjour à toutes,

Mardi 22 Janvier 2013 a eu lieu la troisième réunion Mamans Musulmanes. Nous avons pû partager ensemble, en un grand brainstorming, notre façon de communiquer avec nos enfants (ou nos neveux, nos amies, nos maris, d'ailleurs!)

Nous avons pointé du doigt, les "erreurs de communication" qui engendrent bien souvent, les crises et la colère.

Nous avons rappelé ce hadith :  Abû Hurayra a dit : « un homme a dit au Prophète : « donne moi un conseil ». Il lui répondit :-ne te fâche pas (ne te met pas en colère). L'homme réitéra sa demande et le Prophète lui répondit toujours : ne te fâche pas. Rapporté par Al-Bukhârî.

La colère émane du Shaytan, et il est bon de l'éloigner au maximum de notre foyer. Et pourtant, bien souvent, dans notre relation aux autres, la colère est présente. De la façon dont on s'exprime, les sentiments de colère peuvent apparaître. Nous avons donc mis en évidence ce qui faisait monter la colère.


  • Ne pas reconnaître les sentiments de l'enfant. Comment l'enfant pourrait se sentir si on ne reconnaît pas ses émotions, ses sentiments?
Par exemple : "Maman, j'ai chaud." ; "-Non, il fait froid, garde ton pull." ; "-Mais, j'ai chaud, moi!!" ; "-J'ai dit : GARDE TON PULL!"

L'engrenage du conflit est amorcé. Reconnaître que l'enfant puisse avoir chaud, et le laisser découvrir par lui-même si sans son pull, il n'a pas trop froid, peut être une piste pour éviter le conflit.

  • Blâmer et accuser. Lorsque que l'on blâme un enfant, il se sent dévalorisé.
Par exemple :  "Tu as encore laissé la lumière allumée!! Mais combien de fois je te répète de l'éteindre!" 

L'enfant peut se dire : "Je suis en faute, c'est moi qui suis comme ça." Le "TU" en reproche peut engendrer des sentiments très forts chez un enfant (ou un adulte) qui sent sa PERSONNALITE remise en cause (et non pas l'action qu'il a faite.)

  • Lancer des injures. Injurier un enfant est comme le blâmer. 
Par exemple :  "Regarde comment tu manges, tu es dégoûtant!!"

L'enfant pense que le fait d'être "dégoûtant" fait partie de sa personnalité. Pourquoi changerait-il alors? Il est important de dissocier L'ÊTRE et LE COMPORTEMENT. Ce n'est pas l'enfant qui est inacceptable, mais son comportement.

  • Menacer.  Les menaces engendrent la peur, ou l'envie de contrer l'interdit.
Par exemple :  "Touche à ça et tu vas voir!!" ; "Reste tranquille sinon je le dis à ton père!!"

Quand on menace un enfant, il développe de la crainte envers le parent. On peut menacer de coups, ou de privation. Si l'enfant obéit docilement, il n'obéit que par peur et non par réflexion, parce qu'il a compris le sens de l'interdit.

  • Donner des ordres. En donnant des ordres, on s'expose à un refus net. L'enfant se sent forcé à faire une chose dont il n'a pas forcément envie.
Par exemple :  "Range ta chambre immédiatement!!!!!"

L'enfant qui sera dans une activité, verra cette injonction comme une punition. Il n'ira pas le faire avec entrain et joie. Une alternative est de proposer de faire les choses ensemble.

  • Faire la morale. En général, l'enfant ne voudra pas écouter jusqu'au bout. Se faire sermonner n'est agréable pour personne, et nous donne envie de partir en courant.
Par exemple :  "Tu penses vraiment que c'est intelligent de réagir de cette façon?? Tu aimerais qu'on te fasse la même chose toi? Il faut que tu comprennes les bonnes manières, maintenant! Ça suffit!!"

L'enfant peut, soit se lasser des dires de ses parents et ne plus écouter, ou engendrer un sentiment de culpabilité et d'infériorité en se disant : "je suis nul d'avoir agi ainsi."

  • Donner des avertissements. En faisant des prédictions, on insinue à l'enfant qu'il n'est pas capable de faire seul.
Par exemple :  "Ne cours pas, tu vas tomber!!" ; "Touche pas à ça, tu vas te brûler!"

Une alternative intéressante, c'est de relier les effets aux causes. Dire, "TU vas tomber", signifie que l'enfant ne peut que tomber, en courant. On pourrait dire : "courir sur cette route glissante, peut te faire tomber." Et bien souvent, les laisser faire leur propres expériences (tant que cela ne frôle pas le danger), est tout autant bénéfique pour eux (s'il tombe, il sait qu'il peut se relever.)

  • Faire des comparaisons. Les comparaisons engendrent les rivalités, et le sentiment d'être moins aimés que les autres.
Par exemple :  "Pourquoi tu ne fais pas comme ton frère, il est toujours calme, lui!"

L'enfant peut penser qu'il n'est pas à la hauteur des espérances de ses parents. Quoi de plus lourd à porter sur ses petites épaules? Les comparaisons entraînent la haine dans la fratrie ou entre amis.


Nous avons donc évoqué ces divers points, sur nos erreurs récurentes de communication. Nous avons aussi abordé le fait de mentir à nos enfants, dans la menace. Avec le genre de phrase : "Reste sage ou le médecin te fera une piqûre"ou "Si tu es sage, je t'achète un jouet."

Nous avons rappelé l'importance de ne pas mentir à nos enfants, l'importance de ne pas mentir dans la religion. Ce superbe hadith :

D'après Abdallah Ibn Amir (qu'Allah l'agrée), un jour ma mère m'a appelé alors que le Prophète (que la prière d'Allah et son salut soient sur lui) était assis dans notre maison. Elle a dit: Viens je vais te donner quelque chose. Le Prophète (que la prière d'Allah et son salut soient sur lui) lui dit: « Que veux-tu lui donner? ». Elle répondit: Je veux lui donner des dattes. Alors le Prophète (que la prière d'Allah et son salut soient sur lui) lui a dit: « Certes si tu ne lui avais rien donné un mensonge aurait été écrit contre toi ». (Rapporté par Abou Daoud dans ses Sounan n°4991 et authentifié par Cheikh Albani dans sa correction de Sounan Abi Daoud) 

Nous avons pû discuter des différentes façons de s'adresser à nos enfants.
Voici les quelques pistes que nous avions mis en évidence :

On peut :

  • Décrire le problème (La serviette mouillée est sur le lit)
  • Donnez des renseignements (La serviette mouille le lit)
  • Parler de NOS propres sentiments (Je n'aime pas que mon lit soit mouillé à cause de la serviette)
  • Le dire en un mot (La serviette!)
Nous en avons conclu que la communication avec nos enfants prenait du temps. Qu'il était nécessaire d'être calme et posée pour avoir une communication de qualité. C'est avec le temps que nous pourrons, inch'Allah, parvenir à établir de bonne relation d'écoute avec eux.

Cette réunion a été un premier pas afin de nous rendre compte de nos erreurs en matière de communication. Nous avons également pointé du doigt qu'il était nécessaire de respecter nos enfants en tant qu'être humain, avec leur propre personnalité à eux. 

Nous avons décidé de continuer dans la lignée, et faire une série de réunion sur l'éducation des enfants.

Alors, à la prochaine, mes soeurs, inch'Allah!

Un petit rappel sur le "TU" qui "tue"...






Pour aller plus loin, voici des liens :


"Des ressources pour mieux vivre ensemble : http://www.nonviolence-actualite.org/index.php "

"Des infos sur la "communication non-violente" : http://blogcnv.canalblog.com/tag/CNV "

Afin de préparer cette réunion, je me suis inspirée du livre : 
"Parler pour que les enfants écoutent, Ecouter pour que les enfants parlent" de Faber et Mazlich :


Vous pouvez également trouver des renseigments sur les auteures, ici : http://www.latelierdesparents.fr/pages_html/livres2.html

Au plaisir de vous revoir, mes soeurs.